LE GRAND ORDINAIRE

Un film de Mathieu Kiefer

LE GRAND ORDINAIRE

LE GRAND ORDINAIRE
De Mathieu Kiefer

(2020 / 81’ / France / Synaps Collectif Audiovisuel)

 

1998. Un enfant donne de petits coups avec son bassin sur chaque angle de son bureau. A voix haute, il énumère des multiples de 5. C’est l’espace entre le bureau et le mur qui l’obsède. Il n’est pas comme il devrait être. Laisser les choses en l’état, accepter un léger décalage, serait faire courir un grand risque à son monde si méticuleusement ordonné. Faire courir un risque au monde tout court. Le diable est dans les détails. Cet enfant, on l’appelle pour manger. Il ne peut pas venir : il est occupé.
2015. Mathieu a 30 ans. Parfois encore son bassin cherche l’angle droit. Mais il a appris à y accorder moins d’importance. Pour ça il a fallu d’abord se laisser glisser dans le gouffre de la dépression. Y côtoyer la mort. L’appel au secours, dira le médecin des urgences. Et en revenir ; sept ans de thérapie comportementale et cognitive aidés par quelques molécules chimiques. L’entourage n’en a vu que le visible, et au final, n’en a pas vu grand-chose.

«En racontant la souffrance psychique comme une histoire, il s’agit aussi pour moi de travailler autour de la mise en récit comme outil thérapeutique. Quand “ se raconter ” permet de se réapproprier ce qui a échappé au contrôle et ce qui a fait souffrir. Espérant par là-même en faire autre chose qu’une menace maîtrisée dans l’urgence, et qui du coup guette potentiellement toujours. Avec l’idée forte qu’à une continuité entre maladie, soin et guérison s’oppose une discontinuité. Une friction permanente d’états passés, présents et futurs. »
Mathieu Kiefer

Note d’intention

Pistes pédagogiques

A CORPS PERDUS
de Magali Chapelan

DÉSOBÉIR
de Alwa Deluze

LE SYNDROME DE L’ICEBERG
de Manuel Deiller